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C’est le 18 novembre 2006, lors de l’UFC « Bad Intentions » que le titre de champion des poids welters (-77.112 kg) est passé entre les mains de George Saint-Pierre, jeune québécois et étoile montante des combats extrêmes. Dans un combat prévu pour 5 rounds, Matt Hughes s’est vu dépossédé de son titre par K.-O. à deux minutes 15 secondes du 2e engagement.

Rencontre avec un champion bien de chez nous

Âgé de 25 ans, ce jeune athlète à fait ses preuves à plusieurs reprises. Avec une fiche de 13-0-1, il a réussi à se tailler une place dans un sport encore méconnu au Québec.

George est connu autant pour son efficacité dans l’octogone que pour son humilité et sa gentillesse dans la vie de tous les jours. Il est aussi considéré comme l’un des athlètes avec le plus de classe par les gens du milieu. Si cette victoire lui a apporté une notoriété évidente, celui surnommé Rush  par sa rapidité à remporter ses combats  reste  proche de ceux qui partageaient sa vie auparavant.

Séduisant et charmeur, il aime la compagnie de ses amis, les belles femmes, le cinéma, et est un excellent joueur d’échecs. Tranquille et souriant, il est loin de la rage de gagner et de la personnalité agressive qu’on peut observer lors de ses combats.

La détermination de Saint-Pierre est ce qui lui a principalement permis de réaliser son rêve. Originaire de Saint-Isidore, il aurait facilement pu prendre une route moins brillante. Entouré a l’école de gangs et de drogue, il commence à apprendre le karaté de style Kyokushin vers l’âge de 7 ans. Grace à l’appui de sa famille, il continue sur cette voie. Adolescent, ce fut au tour du Jiu Jitsu, son art martial favori;  « C’est vraiment la technique qui permet d’être bon dans cette discipline, et non la force, c’est un travail d’intelligence, c’est ca que j’aime. » explique-t-il. Suivent ensuite la boxe, la lutte, le kickboxing et le Muy Thaï. C’est en 1993, après avoir vu Royce Gracie se battre, que le jeune George décide que c est ça qu’il veut faire.

Il débute les combats amateurs à l’âge de 16 ans, il obtient son premier combat professionnel, ainsi que sa première victoire, à  19 ans, face à Ivan Menjivar qu’il défait par TKO. A cette époque, plusieurs personnes du milieu le considéraient trop jeune, pas assez fort, mais il n a jamais cessez de se battre.  C’est un guerrier, rien de moins, et on le sent dans l’enthousiasme qu’il met dans son entrainement, sa préparation et son énergie lors des combats. Les combats extrêmes étaient pour lui la seule voie possible : « Ca prend du savoir et des connaissances pour réussir ce type de combats, et de plus je suis un gars d’art martiaux, un gars de sol. C’est avec cette discipline que je trouve les challenges qu’il me faut. » Explique-t-il.

Il conserve ne routine d’entrainement très variée, afin d’être au mieux de sa forme lors de ses combats. Il s’entraine à New York avec Renzo Gracie, spécialiste en Jiu-Jitsu. Il a obtenu sa ceinture marron en juillet 2006. Il s’entraine aussi à Québec et à Montréal, et parmi ses entraineurs on retrouve les Victor Vargoski, Jean-Pierre Deneault et Victor Zibberman. Il s’entraine aussi Avec Patrick Coté, et côtoie les lutteurs du Wrestling club de Montréal. Un de ses premiers combats importants a été celui contre Karo Parysian, lors de l’UFC 46. Il fut gagnant par décision unanime après 3 rounds. Lors de ce combat, il utilisa principalement son talent en lutte et soumission. Karo Parysian, est très bon en défensive et St-Pierre est une véritable bête du cardio, ce qui lui permet d’épuiser son adversaire. Georges a su utilise sa force contre les techniques de Judo de son adversaire, réussissant ainsi à le neutraliser, et lancer des coups précis et puissants. Il s’agissait de la toute première victoire de St-Pierre au sein de la prestigieuse organisation américaine.

Lors d’un combat à Montréal, Rush se souvient du combat le plus éprouvant de sa carrière. Un combat au cours duquel son équipe d’entraineurs à énormément contribué à sa victoire. L’adversaire était le très expérimenté Thomas Denny, un américain coriace qui avait roulé sa bosse aux quatre coins de l’Amérique. Après 2 rounds de combats, St-Pierre était épuisé, malgré son excellente forme physique. Il se souvient d’avoir parlé avec son homme de coin, lui expliquant qu’il ne lui restait plus d’énergie. Avant de retourner pour le 3e round, il dit à son homme de coin : Écoute, je vais lancer un coup de pied à la tête en début de round, et s’il ne tombe pas, tu lances la serviette. Son homme de coin l’a regardé stoïque et lui a dit : On a un problème, je n’ai pas de serviette, tu vas devoir mourir sur le ring…

Georges se souvient de ce moment comme si c’était hier.  ʺ Il avait bien sûr dit ça pour me faire réagir, mais sur le moment, sa réponse m’a tellement choqué, j’étais tellement surpris de savoir qu’il allait me laisser tomber, que l’adrénaline a monté, et j’ai pu gagner le combat!ʺ Dit-il avec enthousiasme.

Après avoir battu Frank Trigg, l’un des plus dangereux poids mi-moyens de l’UFC en seulement quatre minutes, c’est au tour de Sean Sherk, un excellent lutteur de calibre olympique, de faire face à ST-Pierre. Encore une fois, Rush réussit à éviter les tentatives de projections de son rival, et parvient lui-même à l’amener au sol à quelques reprises avant de mettre fin au combat tôt en 2e round par K.-O. technique.

Cette victoire devait permettre à Georges d’obtenir un combat revanche face à Matt Hughes pour le championnat mondial des 170 livres du UFC. C’est alors que l’UFC approche le gérant de St-Pierre, Stéphane Party, pour plutôt lui offrir d’affronter BJ Penn avant d’avoir la chance de retrouver Hughes sur son chemin, ‘J’étais déçu de ne pas obtenir ma revanche tout de suite, mais comme m’a expliqué Stéphane, si j’affronte Hughes tout de suite et que je gagne le combat, mon prochain adversaire sera BJ Penne de toute façon, alors aussi bien en finir tout de suite…’

BJ Penn est un véritable prodige du Jiu-Jitsu brésilien- il fut en 2000 le premier ‘non-brésilien’ à gagner la médaille d’or dans la division des ceintures noires au championnat mondial de Jiu-Jitsu à Rio de Janeiro au Brésil. Penn est aussi un très bon boxeur et possède une bonne défensive contre les techniques de lutte, il s’agit donc d’un athlète très complet. Ce combat fut des plus éprouvant pour Georges mais après une véritable guerre de tranchées qui aura été jusqu’à la fin du temps réglementaire (3 rounds de 5 minutes), St-Pierre l’emporte par décision partagée des juges. Il quitte l’Octogone avec une vilaine coupure sur le nez ainsi qu’une fracture du nez- mais il ne ressent aucune douleur de ces blessures, puisqu’il sait maintenant qu’il est assuré de se frotter une fois de plus à Matt Hughes pour le titre mondial des 170 livres.

Champion du monde : la réalisation d’un rêve

A l’heure actuelle, GSP a déjà recommencé son entrainement en prévision de son prochain combat. Malheureusement, une blessure à un genou pendant l’entrainement lui aura empêché d’affronter Matt Serra le 3 Février.

Pour le moment, cette blessure est la pire de sa carrière. « Je ne lâche jamais, ce mot n’existe pas dans mon vocabulaire. » dit-il avec détermination.  « Mon titre m’a apporté confiance en l’avenir, ça m’a prouvé que je peux réussir tout ce que j’entreprends, et c’est ce que je conseil a tout le monde, toujours aller au bout de ses rêves » Sa détermination est surprenante, et ne l’a jamais abandonné. Bien avant de gagner son titre, il ne cessait de dire qu’il était prêt à l’obtenir.

Il faudra donc attendre le mois d’avril et son rétablissement total, et il affrontera Matt Serra. Rush s’attend à un combat intéressant, puisque son adversaire est lui-aussi expert de Jiu –Jiutsu.

Saint-Pierre ne craint pas Serra, car selon lui, l’aspirant le plus dangereux pour son titre demeure Matt Hughes.

Il espère  avoir de nouveau un combat avec lui. « Matt est quelqu’un que j’aime et je respecte beaucoup, explique George, la vie de lutteur professionnel n’est pas facile, et je suis prêt à lui donner une revanche, tout comme moi j’en ai eu une. »

Lors du premier combat avec Hughes, GSP a du accepter une défaite. Depuis, il a appris de ces erreurs et est encore plus fort, autant mentalement que physiquement. « Je ne change jamais ma façon de m’entrainer, c’est ma stratégie qui change. Par contre lors de mon premier combat contre Hughes je n’étais pas prêt mentalement, dans ma tête j’allais me battre contre mon idole, et je me disais que je ne méritai pas ma chance. Désormais, je me prépare de la même manière pour n’importe quel adversaire.»

Des projets plein les bras

Si il est difficile pour George d’imaginer le jour ou il ne pourra plus se battre, l’avenir proche est bien rempli de projets. Il donnera prochainement des cours de techniques de combats corps à corps pour l’armée canadienne, ainsi que des séminaires en France. Il prendra aussi le temps d’apprécier Las Vegas, ville où  les fans l’adorent et où il y a toujours quelque chose à faire. Son site internet est aussi en construction.

Persévérance, respect, autonomie, voila les valeurs qui guident George Saint-Pierre.  Ce lutteur en constante évolution n’est pas prêt de lâcher son titre. On ne peut que lui souhaiter de continuer son chemin, Rush ne fait que commencer!