L’amour n’a pas d’âge, de sexe, ni de frontières. Voici l’histoire de deux couples qui nous le montrent bien!

Gay-couple-holding-hands-istockMelisa Théberge et Chantal Turmel sont deux jeunes femmes qui ont décidé de se marier cet été. Leur rencontre, par Internet, remonte à décembre 2000. Lorsqu’elles parlent de leur relation, elles ont les yeux qui pétillent et deux mots leur viennent à l’esprit : amour et fusion, puisqu’elles sont constamment en train de chercher les câlins l’une de de l’autre!

L’automne dernier, elles ont pris la décision de se marier. « On va se marier pour officialiser notre union, parce que l’engagement qui se donne n’est pas pareil, le fait de dire qu’on signe des documents et qu’on va être ensemble ad vitam eternam, pour le meilleur et pour le pire, rend l’union plus importante », affirme Chantal. « Je crois que c’est plus gros de s’engager par écrit, c’est pour ça qu’il y en a beaucoup qui ne le font pas. » ajoute Melisa. Elles prévoient un mariage intime à Québec, « les amis viendront avant ou après, c’est pas notre genre d’organiser les fêtes, c’est vraiment quelque chose entre nous », expliquent-elles en chœur.

Avec la célébration de leur union arrivent aussi plein de projets, leur premier achat immobilier, un loft dans le Village, qu’elles adorent. Melisa, qui est mécanicienne d’avion et possède son permis commercial de pilote, travaille dans un café Second Cup depuis les mises à pied d’Air Transat et aimerait terminer ses études « J’adore travailler là et j’adore l’ambiance du Village! », dit-elle. Chantal veut continuer son métier de policière. Toutes deux sont des fanatiques de voyages. Elles aimeraient partir en camping pour leur lune de miel. Ensemble, elles ont déjà fait du bungee deux fois et sauté en parachute. Le regard plein d’orgueil et d’amour, elles me confient les secrets de la réussite de leur couple. « C’est de l’investissement, ce n’est pas facile ni gratuit, il est important de démontrer de l’intérêt pour l’autre. Si il y a un mot pour décrire ce que j’aime chez Melisa, c’est son authenticité. On a une belle complicité. Je la trouve merveilleuse. Avec le temps, j’ai vu que c’est avec elle que je voulais être parce qu’on se complète très bien ensemble. On a des différends comme tous les couples et ça nous aide à grandir », explique Chantal.

Leur relation n’a pas toujours été aussi rose. « Au début, elle ne voulait rien savoir. Pendant huit mois, on n’a été que des amies,  mais plus je la fréquentais, plus je voulais être avec elle. Je savais que c’était elle qu’il me fallait. C’est une fille qui m’apporte beaucoup, avec un caractère fort que j’apprécie énormément. » Pour ce qui est des droits des couples homosexuels, elles sont confiantes en l’avenir. « Je crois que c’est une question de temps et le mariage va passer à plusieurs endroits. Il y a une ouverture, même s’il va toujours y avoir des gens fermés. Il y a des gens qui ne comprendront jamais, à cause de leur religion par exemple. Il faut vivre et laisser vivre et tant qu’il y a un respect, c’est correct. » dit Melisa.

Michel Godin et Samuel Alvarez Pizzorno sont ensemble depuis cinq ans et vont se marier l’année prochaine. Michel a rencontré son conjoint lors de sa première sortie dans un bar gai et ils sont en couple depuis ce jour-là. « À cette époque, j’étais très malheureux, j’ai voulu sortir dans le Village pour comprendre si j’étais gai et j’ai rencontré Samuel. Il est venu passer la soirée chez moi et le lendemain il a rencontré ma mère. Elle déménageait et il s’est joint à nous pour aider. J’habitais à l’Assomption et tout le monde nous donnait un mois au maximum », explique Michel.

Au début, il était réticent au mariage : « Je trouvais que le mariage n’était pas pour les gais. L’acceptation de sa famille, voir que j’étais important pour eux et qu’ils m’ont accepté comme je suis m’a fait changer d’avis. Il y a aussi toutes les questions fiscales qui vont être simplifiées. Je suis fier de notre couple, c’est une sécurité. » Samuel, qui est originaire du Chili, était prêt à épouser Michel déjà un an après leur rencontre : « Je l’aime, personne ne m’a jamais apporté autant dans la vie, je suis sûr que c’est l’homme pour moi comme l’air que je respire.

On est vraiment complémentaires. On a des chicanes bien sûr, surtout la première année parce qu’on a déménagé ensemble tôt, mais le secret c’est de toujours s’aimer. Dans mon pays il y a beaucoup de discrimination envers les homosexuels. Ici, je ne veux pas me cacher, on a le droit d’avoir nos clubs, le droit de se marier et je veux en profiter parce que je ne crois pas être anormal à cause de mon orientation sexuelle. J’ai les mêmes aspirations que tout le monde, je veux acheter une maison, vieillir avec mon conjoint, avoir des enfants peut-être », explique Samuel. Ils ont affronté bien des difficultés ensemble, car leurs pères sont décédés ainsi qu’un de leurs grands-parents.

Samuel travaillait comme personificateur féminin au club Exotica et tous deux ont d’agréables souvenirs de cette période. « Je travaille maintenant au Casino, mais à l’époque, j’étais bus boy à l’Exotica. C’était génial de travailler avec mon chum, de voir ses amis. On a plein de bons souvenirs », explique Michel. Pour leur mariage, ils voient les choses en grand : « Si nous avons l’argent, on va célébrer à Repentigny où on habite. On aimerait louer une salle et inviter les gens qu’on aime. Il y aurait un chansonnier et un cocktail. On ira au palais de justice avec nos témoins. On aimerait aller au Chili pour la lune de miel », explique encore Samuel. Pour planifier leur mariage, ils vont probablement faire un tour au Salon du mariage gai et lesbien : « J’aimerais qu’on puisse voir des costumes pour couples homosexuels, très beaux et dont le design s’harmonise », explique Samuel. Ce jeune couple se complète si bien qu’ils ne cessent de terminer les phrases l’un de l’autre. « Je crois qu’on fonctionne très bien parce qu’on ne prend jamais l’autre pour acquis et on ne s’oublie pas dans les moments difficiles », dit Michel avec un grand sourire.

2004