Le Festival des arts du Village nous présente chaque année toute une série d’artistes extraordinaires en provenance d’Europe, du continent américain et de l’Afrique. Voici quelques artistes-peintres qui seront au rendez-vous cette année et qui ont très hâte de se faire découvrir.

M DouvilDes toiles vivantes

Le réalisme est un courant qui existe depuis plusieurs siècles. Cette technique, présente dans les arts, vise à créer des peintures dont le sujet ressemble le plus possible à la réalité. Au Festival des arts, vous pourrez rencontrer entre autres un peintre qui utilise cette technique avec des résultats intéressants.

Martin Douvil n’a que 25 ans et la peinture est une véritable passion pour lui. Plus encore, c’est sa raison de vivre : « C’est une discipline qui prend du temps et exige beaucoup de sacrifices, mais je ne veux pas lâcher ma passion ». On ne veut surtout pas qu’il arrête, car ses tableaux ne laissent pas indifférent. Son sujet principal est le corps humain, et ce peintre autodidacte rend son tableau très vivant grâce au réalisme des traits et des jeux de couleurs.

Il crée des ambiances et sait rendre les sentiments comme la rage, l’apaisement et la mélancolie qui prennent vie dans ses personnages. « Je me consacre sérieusement à ma passion depuis cinq ans déjà et je ne reste jamais plus de trois semaines sans peindre ». Puisqu’un seul tableau peut prendre parfois jusqu’à 30 heures à concevoir, les artistes émergents se trouvent souvent dans une situation financière délicate. Afin de joindre les deux bouts et de pouvoir peindre sans trop de contraintes, Martin donne des cours à des groupes et à des individus. Dans son atelier-logement, entouré de ses œuvres, il aide les adultes de niveau débutant et intermédiaire par ses conseils sur le réalisme et enseigne également les bases de la peinture figurative. Il aimerait dans un avenir proche pouvoir louer un local qui serait utilisé uniquement pour des cours. Son rêve est d’ouvrir une galerie.

Le Festival des arts est pour lui une bonne façon de se faire connaître : « Cela va me permettre d’avoir de la visibilité et j’espère aussi vendre quelques œuvres. »  Il aura l’occasion de voir ce que ses confrères font et il pourra aussi partager ses émotions avec d’autres peintres réalistes, car il se sent parfois seul. Le réalisme est un courant qui a peu de place au Québec par rapport à des techniques plus modernes : « J’espère qu’un événement comme celui-ci va permettre au réalisme de prendre plus de place. »

Pour son premier festival, il va nous dévoiler ses dernières créations de même que des reproductions.
www.mdouvil.com

Un monde en couleurs

Au Québec, ce n’est sûrement pas le talent qui manque, et Benito en est un bel exemple. Ce grand brun au regard brillant adore la création et, bien que la peinture soit sa véritable passion, il a aussi touché au body painting ainsi qu’aux mobiles, des créations tridimensionnelles faites de matériaux recyclés. Dans ses oeuvres abstraites, c’est avant tout les couleurs qui attirent l’attention, des tons brillants qui mettent tout de suite de bonne humeur.

N’essayez surtout pas de lui enlever la peinture : « C’est un univers nécessaire pour moi, pour exprimer ce qui est en moi, c’est méditatif ».
Ce graphiste de formation peint depuis les années 80. Il a par la suite expérimenté avec les mobiles : « C’est un art qui prend de la place, mais c’est tellement libérateur », explique-t-il. Il crée ensuite un atelier vers le début des années 90, car il travaille mieux dans les collectifs, grâce aux échanges avec d’autres peintres. Afin de pouvoir travailler tout en gardant du temps pour la peinture, il traverse en ce moment une période de petits formats. « C’est un bon compromis entre l’art et l’argent! », avoue-t-il. Il crée aussi des décors pour des plateaux de tournage ainsi que pour des bars. L’important pour Benito est de rester créatif et de tout expérimenter. Il présentera cette année au Festival des arts des portraits, surtout d’enfants. « Les gens sont très sollicités et leurs priorités sont souvent ailleurs. C’est aux artistes d’aller vers le public; il ne faut pas attendre d’être découverts. Le Festival est un bon moyen de se faire connaître. »

Benito y participe pour la deuxième fois, il adore le feeling d’appartenance à une communauté, ainsi que les échanges avec les autres artistes. « J’adore découvrir les autres techniques et l’ambiance! » Il aimerait un jour travailler sur de grandes affiches. Il conserve d’ici là une curiosité vers ce qui l’entoure et une énergie débordante.
www.ibenito.com

Elle y est tombée dedans toute petite
Pas dans la potion magique, mais dans l’art! Il s’agit de France Elliott, peintre abstraite montréalaise. Issue d’une famille de 14 enfants, toute petite déjà elle aimait dessiner. Ses œuvres sont très spontanées et évoluent avec elle. Le résultat est coloré et intense. Ce qui l’inspire aussi, ce sont les couleurs : « La couleur, ça va me chercher, les teintes des vitraux, les bleus profonds… » Elle utilise une technique mixte, l’acrylique, le collage et des textures sablées. Elle travaille en aplat ou avec des incisions et même en relief. On trouve chez elle des formes très courbées, ce qui la mena à apprendre l’écriture syrienne et le perse ancien : « J’intègre ces lettres pour la beauté de l’écriture, c’est comme une dentelle de signes », dit-elle.

Le résultat : des toiles colorées, chaudes et vivantes, avec une saveur ancienne, comme des parchemins précieux que l’on aurait retrouvés dans un trésor d’autrefois. Les œuvres de France sont appréciées, même en Europe où elle expose régulièrement, en France et en Suisse. « Chercher les endroits pour exposer est un dilemme perpétuel. Les arts visuels, c’est le parent pauvre de la culture. Il y a peu de place, mais il ne faut pas se décourager ». En plus de s’occuper de sa famille et d’être une peintre très productive, elle trouve le temps de donner des ateliers de créativité dans une école primaire. Elle participe au Festival pour la deuxième fois, pour la visibilité qu’il procure, puisqu’avec ses milliers de visiteurs, c’est un incontournable. « Il y a une variété de disciplines, c’est très intéressant, car il y en a pour tous les goûts C’est un festival multiculturel, une vitrine extraordinaire », conclut-elle.

Au pays des merveilles

Le Festival a fait des adeptes un peu partout dans le monde. Cette année, on y découvrira les toiles de José Parra, un artiste du Mexique! Ses toiles sont un mélange de style baroque et de réalisme, avec des personnages presque caricaturaux. Les couleurs sont brillantes, les peintures joyeuses, dramatiques et intenses. José vit dans la peinture depuis qu’il est tout petit, car ses parents possèdent une galerie d’art à Guadalajara. À travers son art, il veut transporter le spectateur ailleurs et l’introduire à un processus d’introspection.

« Être artiste, c’est être une antenne. L’art doit se transmettre à travers le peintre, il faut juste se laisser aller pour que la force créatrice fasse le reste. » Il adore peindre le corps humain qu’il trouve absolument magnifique et le sujet de ses dernières œuvres est le personnage d’Arlequin. Selon lui, l’art n’a pas de responsabilités sociales : « Je pense que si le spectateur est affecté par la peinture qu’il regarde, si elle opère un changement quelconque dans sa vie, alors c’est que j’ai fait quelque chose d’important. Je crois que c’est comme la musique, c’est fait pour l’âme. » Il profitera de l’occasion pour discuter  avec les autres artistes présents des œuvres exposées. « Je m’attends à voir de l’art que je n’ai jamais vu auparavant lors de ce festival et j’espère aussi voir un vaste public! » Il a promis qu’il n’amènera que la crème de la crème de ses peintures pour le public du Festival.

(première publication en 2004)